Entretien avec Arnaud Démare
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Au terme d’une huitième saison chez les pros qu’il aurait souhaité plus fructueuse, Arnaud Démare a pris le temps de faire le point à l’intersaison. Le résultat de sa réflexion, nourrie avec l’équipe et mûrie pendant plusieurs mois, le conduit aujourd’hui à aborder l’exercice 2020 avec une nouvelle philosophie et une motivation revivifiée. À 28 ans, le sprinteur picard veut plus que toute autre chose retrouver le goût de la victoire de manière récurrente, quitte à « sacrifier » quelques unes de ses courses fétiches. Il en parle, en longueur, dans cet entretien.
Arnaud, la première nouveauté de ton début de saison est ce stage en Sierra Nevada qui s’est conclu la semaine dernière. Qu’est-ce qui t’a motivé à le tenter ?
Aujourd’hui, il faut savoir s’adapter, et chercher où on peut aller grappiller quelques pourcentages de performance. On constate qu’à notre époque, beaucoup de mecs partent en altitude pour se préparer. Du coup, quand on ne le fait pas, on peut se sentir un peu désavantagé. Cet hiver, l’équipe nous a présenté l’opportunité et j’étais vraiment partant. C’était avant tout une expérience, une découverte, mais il faut dire aussi que les cas où les coureurs n’en tirent pas les bénéfices sont assez rares. Je pense, de mon côté, que je vais bien réagir et que ça va me tirer vers le haut. Et dans le cas où je n’en tire pas de bénéfice particulier, le stage en lui-même, en termes d’intensité, a de toute façon été très bon.
« Je ne m’attendais pas à un si gros coup de bambou »
Quelles sont les différences avec un stage « traditionnel » ?
En réalité, l’entraînement était en tout point similaire de ce qu’il aurait été à Calpe, par exemple. On a seulement eu besoin de 2-3 jours d’acclimatation en arrivant. On a un peu moins roulé en termes de volumes et d’intensité sur ce laps de temps, mais une fois passée la période d’adaptation, on a enchainé des bonnes sorties comme dans n’importe quel autre stage, avec des intensités similaires. Le travail en soi était le même. La vraie nuance, c’est que la récupération était plus difficile du fait qu’on avait moins d’oxygène là-haut. La différence se faisait dans ces 17-18 heures que nous passions à 2000 mètres d’altitude.
Penses-tu avoir bien assimilé la charge de travail de ce stage ?
Il est trop tôt pour décréter si ça m’a fait du bien. J’ai eu une grosse décompression après le stage. Lors des dernières sorties, des dernières séances, on maintient le cap même si on commence à vraiment fatiguer. Mais une fois de retour à la maison, j’ai ressenti un bon coup de fatigue. Depuis mardi soir, ça va mieux. Je sens que le corps commence à reprendre le dessus et que la surcompensation est en train de se faire. Cela étant dit, je ne m’attendais pas à un si gros coup de bambou. Pour l’instant je patiente, et quand ça va remonter, ça remontera plus haut que ce que ça n’était au départ. Quoiqu’il en soit, je suis dans une condition ascendante. Je suis certain que je vais me sentir de mieux en mieux d’ici le départ de l’UAE Tour. Puis, on verra en course, à haute intensité, comment ça se passe.
Cette reprise sur l’UAE Tour implique ton absence sur le week-end d’ouverture en Belgique, que tu as très rarement manqué. Pourquoi ce choix ?
Le but cette saison est de re-cibler mes objectifs, d’augmenter mes chances de victoire. Sur l’UAE Tour, il y a certes une belle adversité, mais aussi des beaux sprints à aller chercher. Il y a quatre étapes pour les sprinteurs et une autre pour les puncheurs, donc de belles occasions de jouer devant. Je voulais m’orienter vers davantage de potentielles victoires et donc, par le fait, je loupe la rentrée en Belgique avec le Nieuwsblad et Kuurne. Ce sont des courses qui me plaisent énormément mais qui, aujourd’hui, ne m’apportent pas les chances de réussite que j’espérerais.
« Ma priorité, c’est de gagner »
Auras-tu quand même un petit pincement au cœur ou est-ce une décision que tu assumes sans remord ?
Je pense avoir fait le meilleur choix pour moi, dans ce cas, mais aussi concernant tout le programme que nous avons construit pour cette saison avec l’équipe. Je n’ai absolument aucune amertume quant aux courses qui ne sont pas inscrites à mon calendrier. C’est assumé. Aux Emirats Arabes Unis, je sais par exemple que je vais trouver au moins quatre opportunités, et je suis entièrement satisfait d’avoir pris cette décision.
L’organisation de ton calendrier 2020 s’est-elle faite après analyse des tes saisons précédentes, de tes éventuelles déceptions ?
En fait, c’est très simple : quand je gagne, c’est au sprint. Il faut donc tout simplement mettre l’accent sur ce point-là. Il faut que je dispute plus de sprints. Par exemple, quand on est arrivé sur le Giro l’an passé, je n’en avais disputé que cinq ou six, ce qui est vraiment peu. Aujourd’hui, je vais pouvoir me recentrer là-dessus et cibler les victoires. L’idée derrière tout ça, c’est que je sois un vainqueur potentiel sur toutes les courses auxquelles je vais participer, ce qui différera des années passées. Car le Tour des Flandres, c’est vrai que c’est beau, c’est clair que c’est une course magnifique, mais sur le papier, je ne fais pas partie des potentiels vainqueurs.
Tu ne faisais, à ton goût, plus suffisamment de courses où tu avais des véritables chances de t’imposer ?
Au fil de sa carrière, et avec l’âge, on prend de l’expérience… La saison passée a peut-être été celle où j’ai le plus appris, paradoxalement en levant moins les bras. Je me suis dit qu’au lieu de faire mes courses de cœur, j’aurais plus intérêt à viser les sprints. Typiquement, j’aime beaucoup le Grand Prix E3, le Tour des Flandres, l’Omloop Het Nieuwsblad ou bien Kuurne-Bruxelles-Kuurne, mais il était temps de recentrer ses priorités. Et ma priorité, c’est de gagner. Aller faire quatrième ou sixième à Kuurne, on s’en fout (sic).
« En 2019, ma confiance a énormément fluctué »
Cela veut-il dire qu’à l’entraînement aussi tu t’es recentré sur le sprint ?
J’ai continué le travail spécifique pour le sprint que je faisais avant. Je sens que j’ai encore progressé cet hiver et j’ai surtout regagné en explosivité. J’en avais peut-être un peu laissé ces dernières années en faisant de paire du travail aérobie. J’ai voulu mettre l’accent sur le sprint à l’entraînement, et par ricochet, je suis mentalement davantage focalisé sur ce point. Il y a un vrai travail psychologique qui entre en ligne de compte. Maintenant que je cours essentiellement pour le sprint, je sais que quand se présentera l’emballage final, il faudra foncer et ne pas se poser de questions.
Est-ce aujourd’hui trop difficile d’ambitionner être à la fois dans top 3 des sprinteurs et le top 3 des coureurs de Classiques ?
Je suis certes bon au sprint, mais je ne suis pas non plus le meilleur, celui qui gagne le temps. Je me débrouille aussi dans les Classiques, mais c’est encore plus aléatoire et je dépends encore davantage de mes adversaires. S’ils s’échappent, mes chances s’éloignent. On voit aussi qu’un coureur comme Sagan, tout Sagan qu’il est, s’estompe aussi un peu sur les sprints. En fait, il n’y a bien que Boonen qui ait réussi à être très fort sur les deux fronts dans ses meilleures années. Si je prends l’exemple de Paris-Tours l’an passé, j’y étais avec cette étiquette de sprinteur, donc forcément, les autres ne voulaient pas m’emmener à l’arrivée. Si je me retrouve dans le final d’un Tour des Flandres avec 10-15 mecs, même si je suis très fort, ils vont se faire la peau pour ne pas finir au sprint avec moi. Aujourd’hui, ce serait même compliqué de tirer mon épingle du jeu dans ces scénarios-là. Il faut donc cibler les Classiques qui arrivent au sprint, à savoir Gand-Wevelgem, Milan-Sanremo voire Paris-Roubaix, où il y a toujours cette possibilité d’arriver sur le vélodrome en petit comité.
Qu’est-ce qui a provoqué ce déclic et ce changement de stratégie ?
Si j’avais gagné plus de Classiques, je me serais réorienté dans ce domaine. Mais vu que mes victoires ont été acquises au sprint, je m’oriente vers ça. Et peut importe la « qualité » des victoires, une fois que tu en as 10-15, tu les as et point barre. Mais pour ça, il faut arriver d’entrée de jeu avec une confiance optimale, ce qui m’a manqué la saison passée. Le déclic s’est fait progressivement Ce manque de victoires que je ressentais a également joué dans cette nouvelle approche. Puis la période de Classiques avait été décevante. J’aurais peut-être fait une belle campagne si je n’avais pas eu la grippe, mais j’en suis quoiqu’il en soit ressorti très déçu. Sur le Giro, j’étais prêt physiquement, mais je n’étais pas programmé pour gagner mentalement. J’étais régulier mais pas victorieux et la différence se fait là. Il me manquait un petit truc. J’en ai gagné une et ça m’a fait du bien, mais derrière, j’ai perdu le maillot cyclamen. Psychologiquement, c’était une année où la confiance a énormément fluctué. Dans le sport de haut-niveau, ça joue beaucoup. Il faut vraiment être bien entouré pour maintenir une confiance au top même quand ça ne marche pas. Aujourd’hui, je veux aller chercher le plus vite possible une victoire pour justement engranger rapidement cette confiance et ensuite être débridé dans la tête.
« Je veux gagner face à des Viviani, Ewan, Ackermann, c’est ce qui me fait vibrer »
T’aligner là où tu as le plus de chance de gagner, ça ne veut pas dire aller sur des courses moins huppées ?
Malgré mon statut, je suis sûr que ça me fera plaisir de gagner une course même si elle est moins cotée. Mais moi, je veux gagner face à des Viviani, Ewan, Ackermann. C’est ça qui me fait vibrer. J’aime le challenge, alors forcément, plus il y aura de l’adversité, plus la victoire sera belle. De toute façon, quand on regarde mon programme, on remarque qu’il y aura de la concurrence à chaque départ de course. Le Circuit de la Sarthe sera certes un peu moins côté mais ça reste quand même une course difficile. À part ça, jusqu’à Paris-Roubaix, j’aurai 80% de courses WorldTour. C’est tous les ans comme ça. Forcément le niveau y est élevé et c’est peut-être ça qui m’a un peu porté préjudice, l’année dernière notamment. Il y a un gros niveau partout où je m’engage, donc le capital confiance est plus compliqué à aller chercher. Quand je reprenais à Bessèges et que je décrochais deux victoires, ce n’était peut-être « que » Bessèges, mais psychologiquement, le déclic était fait. Au moins, ça me soulageait, et ça soulageait l’équipe.
Paris-Roubaix et Milan-Sanremo sont-ils malgré tous les rendez-vous les plus importants de ton début de saison ?
Non, je ne donne pas d’importance supplémentaire à certaines courses plutôt qu’à d’autres. Mon objectif, c’est de prendre les courses les unes après les autres et « d’enquiller » les victoires le plus possible. Je ne suis pas dans cet état d’esprit qui était peut-être le mien avant, et qui me faisait peut-être défaut. À force d’être focalisé sur un objectif spécifique, on en oublie presque d’être prêt psychologiquement pour la course du jour.
On sait en revanche que le défi d’entrer dans le cercle des vainqueurs sur les trois Grands Tours t’animera en fin de saison.
J’avais déjà postulé pour la Vuelta l’an passé mais ça ne s’était pas fait. Puis, en octobre, quand j’ai vu le tracé du Tour, je me suis posé des questions sur ma participation. Je me suis alors dit que j’allais repartir sur un Giro avec de nombreux sprints, et quand le parcours de la Vuelta est sorti, compte tenu du nombre de sprints comparé aux autres années, il a de suite été clair que je voulais en être. Même si aujourd’hui je prends les étapes les unes après les autres, le moment venu, pendant la préparation de la Vuelta, il est clair que j’aurai cet objectif et cet accomplissement en tête. Ce sera vraiment un ressort sur lequel je m’accrocherai pour avoir ce surplus de motivation à l’entraînement.
At the end of an eighth season with the pros he would have liked more fruitful, Arnaud Démare took the time to take stock in the off-season. The result of his reflection, nourished with the team and matured for several months, leads him today to approach the 2020 exercise with a new philosophy and a revived motivation. At 28, the Picard sprinter wants more than anything else to regain the taste for victory in a recurring way, even if it means “sacrificing” some of his favorite races. He talks about it at length in this interview.
Arnaud, the first novelty of your start to the season is this course in Sierra Nevada which ended last week. What motivated you to try it?
Today, you have to know how to adapt, and look where you can go and grab a few performance percentages. We see that in our time, many guys go aloft to prepare. So when you don’t do it, you can feel a little disadvantaged. This winter, the team presented us with the opportunity and I was really ready. It was above all an experience, a discovery, but it must also be said that cases where runners do not benefit from it are quite rare. I think, for my part, that I will react well and that it will pull me up. And in the event that I don’t get any particular benefit from it, the internship itself, in terms of intensity, was anyway very good.
“I did not expect such a big blow from bamboo”
What are the differences with a “traditional” internship?
In reality, the training was in every way similar to what it would have been in Calpe, for example. We only needed 2-3 days of acclimatization when we arrived. We drove a little less in terms of volumes and intensity over this period of time, but once the adaptation period had passed, we did some good outings as in any other course, with similar intensities. The work itself was the same. The real nuance is that recovery was more difficult because we had less oxygen up there. The difference was made in these 17-18 hours that we spent at 2000 meters above sea level.
Do you think you have understood the workload of this internship?
It is too early to decree if it has done me any good. I had a big decompression after the internship. During the last outings, the last sessions, we stay the course even if we start to really tire. But when I got home, I felt a bit of fatigue. Since Tuesday evening, things have been better. I feel that the body is starting to take over and that overcompensation is taking place. That said, I did not expect such a big blow from bamboo. For the moment I am patient, and when it goes back up, it will go up higher than it was at the start. Anyway, I am in an ascending condition. I am sure that I will feel better and better before the start of the UAE Tour. Then, we will see in race, at high intensity, how it goes.
This resumption on the UAE Tour implies your absence on the opening weekend in Belgium, which you very rarely missed. Why this choice ?
The goal this season is to re-target my goals, to increase my chances of victory. On the UAE Tour, there is certainly a good adversity, but also beautiful sprints to go get. There are four stages for sprinters and another for punchers, so great opportunities to play in front. I wanted to orient myself towards more potential victories and therefore, by the way, I am missing the return to Belgium with the Nieuwsblad and Kuurne. These are races that I really like but which today do not give me the chances of success that I would hope for.
“My priority is to win”
Will you still have a little twinge in the heart or is it a decision that you accept without remorse?
I think I made the best choice for me, in this case, but also for the whole program that we have built for this season with the team. I have absolutely no bitterness about races that are not on my calendar. It is assumed. In the United Arab Emirates, for example, I know that I will find at least four opportunities, and I am completely satisfied with having made this decision.
Was the organization of your 2020 calendar made after analyzing your previous seasons, your possible disappointments?
In fact, it’s very simple: when I win, it’s in the sprint. So you just have to focus on that point. I have to compete in more sprints. For example, when we arrived on the Giro last year, I only competed in five or six, which is really not much. Today, I will be able to refocus on this and target the victories. The idea behind all this is that I am a potential winner in all the races in which I will participate, which will differ from previous years. Because the Tour of Flanders, it is true that it is beautiful, it is clear that it is a magnificent race, but on paper, I am not one of the potential winners.
Weren’t you doing enough shopping to your liking where you had a real chance of winning?
Throughout his career, and with age, you gain experience … The past season may have been the one where I learned the most, paradoxically by raising my arms less. I told myself that instead of doing my heart races, I would be more interested in targeting sprints. Typically, I really like the E3 Grand Prix, the Tour of Flanders, the Omloop Het Nieuwsblad or Kuurne-Bruxelles-Kuurne, but it was time to refocus our priorities. And my priority is to win. Go fourth or sixth in Kuurne, we don’t care (sic).
“In 2019, my confidence fluctuated enormously”
Does that mean that in training you also refocused on the sprint?
I continued the specific work for the sprint I did before. I feel that I have made further progress this winter and I have mostly regained explosiveness. I may have left a few in recent years by pairing aerobic work. I wanted to focus on the sprint in training, and by extension, I am mentally more focused on this point. There is a real psychological work that comes into play. Now that I run mainly for the sprint, I know that when the final packaging comes up, you have to go for it and not ask yourself any questions.
Is it too difficult today to aim to be both in the top 3 of sprinters and the top 3 of Classic runners?
I’m certainly good at sprinting, but I’m also not the best, the time-saver. I also manage in the Classics, but it is even more random and I depend even more on my opponents. If they escape, my chances go away. We also see that a runner like Sagan, all Sagan that he is, also fades a little on sprints. In fact, it was only Boonen who managed to be very strong on both fronts in his best years. If I take the example of Paris-Tours last year, I was there with this sprinter label, so necessarily, the others did not want to take me to the finish. If I find myself in the final of a Tour of Flanders with 10-15 guys, even if I am very strong, they will be skinned so as not to end up sprinting with me. Today, it would even be difficult to do well in these scenarios. We must therefore target the Classics arriving in the sprint, namely Gand-Wevelgem, Milan-Sanremo or even Paris-Roubaix, where there is always this possibility of arriving on the velodrome in small groups.
What caused this trigger and this change in strategy?
If I had won more Classics, I would have reoriented myself in this area. But since my victories were acquired in the sprint, I am moving towards that. And no matter the “quality” of the victories, once you have 10-15, you have them and period. But for that, you have to arrive from the start with optimal confidence, which I missed last season. The click was made gradually This lack of victories that I felt also played in this new approach. Then the Classics period was disappointing. I might have had a great campaign if I hadn’t had the flu, but I’m pretty much disappointed with it. On the Giro, I was physically ready, but I was not programmed to win mentally. I was regular but not victorious and the difference is made there. I was missing something. I won one and it felt good, but behind, I lost the cyclamen jersey. Psychologically, it was a year in which confidence fluctuated enormously. In high-level sport, it plays a lot. You really need to be well surrounded to maintain top confidence even when it doesn’t work. Today, I want to go and get a victory as quickly as possible to gain this confidence quickly and then be unleashed in the head.
“I want to win against Viviani, Ewan, Ackermann, that’s what makes me vibrate”
Aligning yourself where you have the best chance of winning, doesn’t that mean going on less upscale races?
Despite my status, I am sure it will be my pleasure to win a race even if it is lower rated. But I want to win against Viviani, Ewan, Ackermann. That’s what makes me vibrate. I love the challenge, so obviously, the more adversity there is, the better the victory will be. Anyway, when you look at my program, you notice that there will be competition at each start of the race. The Circuit de la Sarthe will certainly be a little less popular, but it’s still a difficult race. Other than that, up to Paris-Roubaix, I will have 80% of WorldTour races. It’s like that every year. Inevitably the level is high there and it is perhaps that which a little prejudiced me, last year in particular. There is a big level everywhere I commit, so trust capital is more complicated to find. When I started again at Bessèges and won two victories, it was perhaps “only” Bessèges, but psychologically, the trigger was made. At least it relieved me, and it relieved the team.
Are Paris-Roubaix and Milan-Sanremo despite all the most important meetings of your start to the season?
No, I don’t give extra importance to some races rather than others. My goal is to take the races one after the other and “investigate” the victories as much as possible. I am not in this state of mind which was perhaps mine before, and which I perhaps lacked. By being focused on a specific goal, we almost forget to be psychologically ready for the race of the day.
We do know, however, that the challenge of entering the winner’s circle on the three Grand Tours will inspire you at the end of the season.
I had already applied for the Vuelta last year but it was not done. Then, in October, when I saw the route of the Tour, I wondered about my participation. I then told myself that I was going to go back on a Giro with many sprints, and when the Vuelta course came out, given the number of sprints compared to other years, it was immediately clear that I wanted to be . Even if today I take the steps one after the other, when the time comes, during the preparation of the Vuelta, it is clear that I will have this goal and this accomplishment in mind. It will really be a spring on which I will hang on to have this extra motivation in training.